"oh, l'amour, tu sais... le corps, l'amour, ces trois ne font qu'un. car le corps, c'est la maladie et la volupté et c'est lui qui fait la mort; oui, ils sont charnels, tout deux, l'amor et la mort, et voilà leur terreur et leur grande magie! mais la mort, tu comprends, c'est d'une chose mal famée, impudente, qui fait rougir de honte; et d'autre part c'est une puissance très solennelle et très majestueuse (beaucoup plus haute que la vie riante gagnant de la monnaie et farcissant sa panse; beaucoup plus vénérable que le progrès qui lavarde par le temps), parce qu'elle est l'histoire et la noblesse et la pitié et l'éternel et la sacré qui nous fait tirer le chapeau et marcher sur la pointe des pieds. (...)"
oui, mon dieu, laisse-moi sentir l'odeur de la peau de ta rotule, sous laquelle l'ingénieuse capsule articulaire sécrété son huile glissante! laisse-moi toucher dévotement de ma bouche l'arteria femoralis qui bat au front de la cuisse et qui se divise plus bas en les deux artères du tibia! laisse-moi ressentir l'exhalation de tes pores et tâter ton duvet, image humaine d'eau et d'albumine, destinée pour l'anatomie du tombeau, et laisse-moi périr, més lèvres aux tiennes!"
thomas mann
der zauberberg
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